CR : l’Alpin Trail de Pichauris (31km – 1750d+)

Qu’est ce qu’on fait le weekend de son retour d’un mois de voyage où l’on a couru pas loin de 450km? Un petit trail de 31km avec un tout petit dénivelé de 1750m, pardi !

Soyons clairs, je me fatigue un peu, mais je n’avais pas envie de passer à côté de ce joli Trail organisé dans les magnifiques massifs marseillais: l’Alpin Trail de Pichauris format « élite » (rien que ça !), et ses 2 points UTMB (sans aucune idée derrière la tête, bien sûr).

Malgré la fatigue cumulée pendant mon voyage, c’est donc avec le sourire que je me suis retrouvée sur la ligne de départ samedi matin (enfin, j’imagine un sourire, en vrai je me pelais le c*l et j’avais la morve au nez, voilà voilà).

L’avant course

Je me lève tôt, très tôt, trop tôt (5h30), car j’ai pu trouver une personne qui acceptait gentiment de m’emmener, mais c’est le videaste de la course et il veut arriver tôt. Sur place à 7h30, finalement de nombreux coureurs sont déjà là. Je vous passe les passionnants détails de l’avant course comme le retrait de dossards ou les magnifiques toilettes sèches au milieu du champ, mais on nous annonce un départ retardé de 30min, joie. Ou pas.

8h50 briefing de course, j’ai déjà les oreilles qui saignent et les jambes qui piquent en entendant les histoires de pics, singles techniques, descentes abruptes, mais aussi des étoiles dans les yeux, et j’essaie de ne retenir que d’agréables mots comme « large DFCI » et « ravito » (petite joueuse).

9h pile le départ est donné.

La course

Km1: Ça part vite sur un grand chemin DFCI, mais très rapidement les ardeurs se calment et les festivités commencent, ça grimpe. La pente reste largement courable alors j’essaie de ne rien lâcher, j’ai quand même secrètement étudié le b*rdel et je sais qu’on va vite redescendre. Je passe le premier kilomètre et ses 67m de D+ en 5’50″.

Km2 à 4: effectivement ça redescend. Et pas qu’un peu. Le parcours se resserre sur une première descente en single (chemin ou seule une personne peut passer), un vrai régal même si ce n’est pas facile et que j’hésite parfois sur où envoyer les pieds. Ça pousse dans mon dos, je déteste gêner alors dès que c’est possible je m’écarte pour laisser les coureurs plus aguerris me doubler. Arrivée en bas du single petit moment de plat et de répit, sauf qu’une bête en profite pour me piquer à l’arrière de la tête . « Mhhh tiens c’est un bon motif d’abandon ça non ? C’était peut être une bête tropicale venimeuse, d’ici quelques minutes je vais avoir de la fièvre. J’aurais bien aimé courir la Saintelyon  avant de mourir. » Bon ok c’était juste une petite bestiole, je continue même si j’aurais un petit picotement à la tête pour le reste de la journée.

Km5 à 9: ça grimpe de nouveau, au début gentiment et on peut courir, puis très vite ça commence à piquer et tout le monde marche. A un moment on m’annonce que je suis 2ème féminine, mais je sais que ça ne va pas durer, et ça ne loupe pas, je me fais doubler par une femme à l’aisance déconcertante en montée. Finalement cette première ascension passe toute seule, le paysage compense les jambes qui souffrent déjà, et au bout de 10km on redescend.

Km10 à 12: ça redescend même sévère, dans un magnifique single vraiment pas facile pour moi, et je me fais doubler par l’autre Lisa de la course et une amie à elle, pfff les tricheuses elles connaissent déjà le parcours (comment ça mauvaise foi et jalousie? Moi??). La, je réalise qu’en fait, je suis mauvaise en descente technique. Je suis aussi mauvaise en montée. Bon, du coup je suis bonne en quoi hormis le ravito d’arrivée? Tiens, en parlant de ravito j’ai snobé celui du km9 mais il serait peut être temps de manger un truc.

Km13 à 15: ça remonte, on est bientôt à la mi course et aussi à la moitié du dénivelé, ce sont d’ailleurs les deux seules données que je regarde sur ma montre, pas la peine de se démoraliser en regardant les allures qui frôlent celles d’un escargot épileptique. J’en profite pour sortir un sandwich pain de seigle / philadelphia de mon sac, mon nouveau ravito préféré, déjà testé à Oslo. Quelques kilomètres plus tard je mange aussi une compote car je sens qu’il me manque du sucre. Je me fais encore une fois doubler par une demoiselle, avant de tomber en plein milieu d’un chemin absolument pas technique, mais me casser la gueule quand c’est facile c’est ma spécialité (ça y’est, j’ai trouvé en quoi j’étais douée).

Arrivée au sommet du Garlaban la vue est magnifique, et je m’arrêterai bien faire une photo mais vu le mistral je change d’avis, les photos officielles seront bien plus belles de toute façon. J’ai la bonne surprise de croiser Ayoub, toujours là quand il faut (il m’avait soutenu sur quelques kilomètres lors de mon premier marathon à Marseille), qui est là pour soutenir les copains et me prend en photo au passage.

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Km16 à 20: on redescend vers Lascours, les pierres sont instables, il y a un passage équipé de cordes pour éviter de glisser, je galère un peu mais je me régale!

Km21 à 23: Je profite d’un instant de faux plat montant pour doubler une dizaine de messieurs, et sans le savoir je fais bien, car on pénètre dans la zone très sauvage du grand vallon et des marmites, qui ne laisse de place que pour une seule personne. Très vite, je commence à me demander si je suis toujours sur un trail provençal ou dans Jumanji. La zone est vraiment très sauvage et le chemin taillé pour un écureuil plutôt qu’un humain. Il y a des broussailles partout, je suis en short et les orties et autres machins verts piquants me lacèrent les jambes … mais même si à haute voix je pleurniche, secrètement je trouve ça génial. Certains endroits ressemblent franchement à de l’escalade, et il me faudra 27min pour parcourir 2km, mais même si je propose aux personnes derrière de me doubler finalement je m’en tire plutôt bien sûr cette portion, qui permet de récupérer avant d’attaquer la fin de course. On arrive au passage des « marmites », de grandes roches calcaires qu’il faut grimper à la corde, avec l’aide et l’encouragement des bénévoles. Je ne savais pas que je m’étais inscrit à une via Ferrata mais c’est en fait plutôt facile, et je joue pour une fois sur mon statut de fille pour que ces galants messieurs me laissent passer première sur cette portion où par sécurité les gens vont un par un (et après elle prône l’égalité homme femme et dénigre les courses féminines, quelle hypocrite).

Km24 à 27: L’épisode Jumanji terminé, on rejoint brièvement le parcours du 15km et je dois lutter avec mon cerveau pour courir dans ce faux plat montant vraiment pas difficile où de nombreuses personnes marchent, mais j’ai l’énergie pour avancer, le passage d’escalade m’a au final plutôt reposé. Au second ravito je me contente d’un gobelet d’eau, et un peu plus loin je mange un second petit sandwich maison. Je rattrape la 5ème féminine qui me propose de façon très fair play de la doubler sur un passage en single mais je ne vais pas plus vite qu’elle alors non, même si finalement un peu plus loin sur une descente je la double ainsi que 2 ou 3 autres coureurs.

Km28 à 31: Le parcours emprunte  une belle montée d’1km, la dernière, avant de redescendre vers l’arrivée sur un chemin plein de cailloux mais pas difficile. J’accélère, je me régale vraiment, je donne l’énergie qu’il me reste (surtout maintenant que je sens la fin proche) et je double un certain nombre de coureurs, fatigués par le reste du parcours. Une ou deux mini relances se cachent sur l’avant dernier kilomètre, c’est inhumain de nous remettre des côtes ici, même si elles ne durent que 10 mètres, je pense que le monde s’acharne contre moi.

La ligne d’arrivée est enfin là, à 300m. Je termine sur un sprint à 3’40″/km , et je passe la ligne d’arrivée en 4h11’55’’ au chrono officiel, 83e au scratch et 5e féminine.

Je vous passe l’épilogue des jambes qui piquent, de mon pote Alex qui a terminé 4ème au scratch sur le 15km et de la délicieuse soupe du buffet que j’ai failli vomir sur le chemin du retour, j’ai déjà trop écrit.

Bref, cet Alpin Trail n’a volé ni son nom ni ses 2 points ITRA, c’était sûrement mon Trail le plus dur jusqu’ici, mais aussi le plus beau! J’en ai ch*é mais j’ai adoré, et c’est certain je reviendrai!

PS: j’éditerai sûrement l’article avec des photos officielles 🙂

17 réflexions sur “CR : l’Alpin Trail de Pichauris (31km – 1750d+)

  1. Gwenn dit :

    Ahaha tu m’as fait rire avec ta chute sur un terrain non technique. Rrire et rassuré car j’ai fait la même sur le Lozère trail en juin dernier : un champ où passer à vingt en ligne droite… je ne sais tjs pas comment j’ai fait pour me « vautrer » (le mot n’est pas choisi à la légère, je suis tombée bien à plat) à cet endroit là. Il n’y avait rien, même pas un caillou contre lequel cogner un pied. Mystère…
    Heureusement pas de témoin, j’ai pu resté à plat ventre le temps de comprendre pourquoi j’étais dans cette position en pleine course

    Les joies du trail !!!!

    Félicitation à toi en tout cas !!

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  2. camdewoods dit :

    « Qu’est ce qu’on fait le weekend de son retour d’un mois de voyage où l’on a couru pas loin de 450km? Un petit trail de 31km avec un tout petit dénivelé de 1750m, pardi ! »
    Tu m’as achevé !!! la nana infatigable !!!

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    • lilyrunning dit :

      Non mais je me fatigue toute seule …
      c’est marrant que tu passes sur mon blog aujourd’hui, ce matin j’ai été lire ton article sur la prepa SaintExpress ! Petite sortie nocturne au programme pour moi ce soir, « seulement » 72 petits kilomètres à courir dans 18 jours 🙈

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  3. Salma dit :

    J’en étais sûre. Je vous l’avais dit voici plusieurs mois. Vous courrez n’importe comment. Et avec la grosse tête. Genre suivez mon exemple. Alors voilà. On y est. C’est bien de se promener. De courir 450 km. De se croire Wonder Woman. On est à J-6. Et vous avez mal au genou. Moi je l’ai faite la Sainté. Plusieurs fois. Il faut être à 100% physiquement avant. Car cela durera 10h pour vous. 🤣😂 bon courage… 🤣😂 allez plutôt faire vos pitreries chez Reebok.. c’est plus pour vous..

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    • lilyrunning dit :

      Est-ce que j’ai déjà dit de suivre mon exemple ? Est-ce que j’ai déjà prétendu que j’allais faire mieux que 10h? Je ne regrette absolument pas mon voyage ni les kilomètres parcourus. Bref, merci pour ces sympathiques encouragements j’y penserai le jour J, les gens médisants ça me motive 🙂 . J’espère juste que ma grosse tête et moi on rentrera dans mon bonnet, mais là aussi j’ai probablement très mal choisi mon équipement.

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    • Jerome dit :

      C’est curieux ce message plein d’acrimonie, et donneuse de leçon pour une personne qui reproche d’en donner ? Une pointe de jalousie ? Je suis Lisa depuis le marathon de Marseille 2016, un peu par hasard, à travers son insta j’ai découvert qu’il existait une communauté de runner , j’ai rencontré des personnes avec qui je suis devenu ami … tout ça grâce à la personne mentionnée dans vos critiques, il m’est même arrivé de lui servir de meneur d’allure sur une course…pourquoi ? Parce qu’elle est précisément ce que vous n’êtes pas :quelqu’un de positif et d’exemplaire. Elle motive les gens s’en leur dire que faire, prenez en exemple dans vos propos et comme vous semblez bien avertis de sa vie, allez plutôt vivre la vôtre que de commenter la sienne.

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  4. Christelle dit :

    Et quand bien même sa course durerait 10h ou plus ? Elle aurait eu le mérite de prendre le départ et EN PLUS de la finir, ce qui est déjà une grande victoire. J’ai fait la SaintéLyon l’année dernière et c’est avec une grande fierté que je l’ai terminée en 10h15. Les premiers sont aussi méritants que les derniers…mais pas dans l’esprit de tout le monde visiblement, et ca, ce n’est pas avoir un esprit sportif …

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    • lilyrunning dit :

      À dimanche Salma, ou Anne, puisque vous semblez avoir changé de prénom en quelques mois. C’est facile d’ouvrir sa grande bouche derrière un écran sans révéler son identité. Mais je serais ravie de vous saluer, au départ plutôt puisque vous aurez évidemment terminé bien avant moi, une vraie athlète pleine d’humilité.
      Ps: Triste dimanche … rien de mieux à faire ? D’ailleurs, pourquoi perdez vous votre temps à lire mon blog / instagram ? Personne ne vous y oblige , vraiment.

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    • Jerome dit :

      Espérons Salma/Anne qu’en digne représentante de la génération 56 kps, vous teniez parole… car si vous arrivez après Lisa, je doute que vous veniez près d’elle présenter votre plus beau ramage … quoi qu’il soit et que avec le respect que j’ai pour tous les coureurs /reuses et même celle qui en manque je vous souhaite une bonne course… puisse la route vous enseigner l’humilité qui semble vous manquer…

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  5. Kévin dit :

    lire son blog pour y laisser des commentaires tels que ceux là, c’est vraiment une perte de temps.on apprend toujours de nos erreurs , et au lieu de partager vos conseils avec elle , vous êtes là à parler sur elle! déprimant! lisa est une super personne et j’espère que dimanche vous fera changer d’attitude

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