Au bout de trois articles je pense que vous aurez compris le principe de cette série de « lectures sportives »: un post, trois livres que j’essaie de choisir dans des registres un peu différents, et puis mon avis littéraire d’une valeur inestimable (ben quoi, j’ai tout de même obtenu un Bac L, il faut bien que je puisse le mettre en avant une fois dans ma vie!)
Aujourd’hui ce sera trois livres autobiographiques, par trois bonhommes aux personnalités bien différentes. Je vous laisse deviner lequel j’ai préféré 🙂
Si vous ne voulez pas passer à côté d’un classique: Autoportrait de l’auteur en coureur de fond
Autoportrait de l’auteur en coureur de fond est un récit autobiographique de l’écrivain japonais Haruki Murakami, pas connu pour ses performances sportives mais bien pour ses qualités littéraires!
Dans ce récit empreint de sagesse, il nous raconte son rapport à la course à pied, qui guide ses pas quotidiennement depuis bien longtemps, et dont la pratique est devenue une sorte de philosophie de vie. Parfois il l’aime, d’autres fois il s’interroge sur le sens de tous ses efforts, mais elle l’inspire dans son travail d’écriture, et l’aide à trouver son équilibre.
Si vous cherchez un livre avec beaucoup d’action, des récits de course palpitants et des histoires de VMA, passez votre tour, vous risquez de vous endormir au bout de quelques pages. Mais si vous connaissez cet auteur et que vous voulez découvrir une face intéressante de sa personnalité, ou si vous aimez les réflexions sur la course, celle qu’on fait au final avec soi même, alors ce classique vous plaira.
Si vous avez envie de vous mettre dans la peau d’un des plus grands ultrarunneurs de notre siècle: Courir ou mourir
Au bout de trois articles, je me suis dit qu’il fallait peut-être présenter l’un des incontournables: Courir ou mourir, le livre autobiographique de Kilian Jornet.
Multiple vainqueur de l’UTMB et Skyrunner toujours à la recherche de nouveaux défis (je précise, au cas où vous habitiez dans une grotte), Kilian nous livre une série de souvenirs et pensées, sans date précise ni forcément lien direct entre les différentes histoires. Il nous raconte son incroyable enfance, quelques uns de ses plus beaux exploits, sa traversée des Pyrénées, mais surtout sa philosophie de vie, et ce que lui fait ressentir la course, d’où vient son besoin d’aller toujours plus loin, toujours plus vite. Il est très extrême dans ses pensées, le reconnaît lui même, et il sera difficile de s’identifier à cet « ultraterrestre » dont les performances sont juste inimaginables pour le commun des coureurs, mais certaines de ses pensées et certaines phrases peuvent être inspirantes et faire écho avec ce qu’on peut tous ressentir en courant.
« A un moment dans la vie, il faut décider quel train prendre et, une fois qu’il est pris, ne plus penser à ce qui se passerait si on en avait choisi un autre. »
Mon avis sur le livre: le style littéraire n’est pas grandiose mais malgré tout les pages s’enchaînent bien, on a parfois l’impression d’être une petite fourmi sur son épaule et d’avoir un aperçu de ce qu’il voit. Kilian est honnête, presque trop, il ne cache pas qu’il sait qu’il est le meilleur, mais essayer de comprendre pendant quelques pages ce personnage hors du commun est intéressant.
Bref, pas mon livre favori mais je pense que ça reste un incontournable, particulièrement si on veut se lancer de gros défis (chacun à son échelle). J’ai récemment acheté La Frontière Invisible, son autre livre que tout le monde semble préférer, mais je n’ai pas encore eu le temps de le lire, affaire à suivre, donc.
Si vous voulez rire, sourire, et penser que tout est possible: Ultra Trail, La course intérieure.
Dans la vie, il y a ceux qui naissent avec une paire de baskets aux pieds et un piolet dans la main; et puis il y a les autres (non, ne mettez pas un piolet dans les mains de votre nourrisson pour qu’il devienne comme Kilian, je décline toute responsabilité en cas d’accident).
Les autres, comme vous, moi, ou Dominique Simoncini. Ultra Trail: La course intérieure, c’est l’histoire (vraie) de Dominique, un montagnard sportif qui découvre pourtant le trail très tard, pour les beaux yeux d’une fille en baskets. Sauf qu’il ne fait pas les choses à moitié. Peu de temps après avoir commencé à découvrir les joies de la course à pied, il tombe sur l’arrivée de l’UTMB, et là il a la révélation: il doit le faire.
Le livre nous embarque dans sa préparation d’une année (là ou d’autres coureurs mettent toute une vie à se sentir prêts), tiraillé entre son mode de vie épicurien et son envie d’arriver au bout de ce challenge fou; puis dans sa course de presque 170km autour du Mont Blanc. Un récit rempli d’humour, touchant, et humain, avec des détails pas très glamour mais qui vous rappelleront forcément des situations vécues. Les pages s’enchaînent facilement, et contrairement à l’auteur, on n’a pas envie de s’arrêter au ravito mais plutôt de continuer le récit jusqu’au bout, comme si on vivait la course.
Ce livre m’a été recommandé par Yannick, une ultra-traileuse très inspirante rencontrée lors de mon weekend à Chamonix, et à qui j’avais demandé des conseils de lecture. Je l’ai commandé les yeux fermés, sans regrets!
J’espère que cet article vous a plu, sinon c’est dommage parce que j’ai récemment eu une crise d’AmazonIte aigue: quand tu veux commander un bouquin, un pauvre petit livre à même pas 10€, et que tu finis par valider le panier entier avec quatre ou cinq livres qui te faisaient de l’œil. Bref, à suivre.