Ce weekend, j’ai eu la chance de pouvoir me rendre à Chamonix pour assister de très près à l’édition 2017 de l’UTMB, LE Trail le plus mythique de France, et le rêve de toute une vie pour certains.
Cette opportunité m’a été donnée par Crosscall, la seule marque de téléphones qui propose des smartphones totalement étudiés pour les sports outdoor, mais je vous en reparlerai bientôt, après avoir mis à l’épreuve le Trekker X3, leur dernier téléphone.
En attendant, je vous partage quatre moments forts de ces deux journées: le départ, l’arrivée, et deux points de passage sur lesquels nous avons été avec l’équipe de Crosscall, et qui m’ont permis de ressentir l’ambiance de la course de deux façons très différentes!
En partageant mon weekend en live via ma story Instagram, je me suis rendue compte que beaucoup de personnes ne connaissaient pas vraiment l’UTMB, ou tout du moins n’avaient aucune idée de certains détails, notamment le système d’inscription et l’existence de 4 autres formats de course. J’ai donc commencé par écrire tout un blabla pour vous expliquer ce qu’était l’UTMB et les subtilités de son système de points que certains semblent avoir du mal à assimiler, mais… Non. Des informations sur la course, vous en trouverez partout, le site propose d’ailleurs un dossier de presse très complet si vous voulez devenir une encyclopédie sur le sujet!
J’avais plutôt envie de vous partager les moments forts de mon weekend: l’entraperçu que j’ai pu avoir de l’intérieur de la course et des émotions des coureurs que j’ai pu croiser.
Le départ
Grâce à Crosscall, l’un des partenaires principaux de la course, j’ai pu avoir un accès privilégié à une zone très bien placée pour voir le départ, et être au plus près des coureurs. Arrivée assez tôt, j’ai vraiment été impressionnée par l’atmosphère qui régnait sur la petite place de l’église de Chamonix, ce 1er septembre 2017. A deux heures du coup d’envoi, de nombreux coureurs étaient déjà installés dans la zone de départ, pour pouvoir partir devant. J’ai adoré les observer. Certains semblaient détendus, d’autres avaient l’air très concentrés, quelques coureurs semblaient inquiets, mais plus l’heure avançait et plus les visages semblaient remplis d’émotion.
A trente minutes du départ, les coureurs élites ont commencé à se positionner dans le SAS qui leur était réservé, acclamés par les spectateurs. J’avoue que c’était assez impressionnant de voir une telle concentration de champions au mètre carré: François d’Haene, Kilian Jornet, Jim Walmsley, Nuria Picas ou Caroline Chaverot, pour ne citer qu’eux, cette année les meilleurs traileurs de la planète étaient là!
Mais dans le fond, pour moi ce n’était pas eux les plus impressionnants. J’ai surtout été fascinée par les autres, ces inconnus, ces passionnés, prêts à relever un défi au bout duquel certains n’étaient sûrement pas certains d’être capables d’aller. Par cette ambiance magique, par les émotions qu’ils dégageaient et qui ont rendu ce moment unique, et vraiment beau.
A quelques minutes du départ, la traditionnelle musique des Chariots de Feu de Vangelis a retenti, et j’ai vu des larmes couler sur les joues de quelques coureurs. Un selfie de Kilian (normal), quelques mots du speaker, le ruban qui séparait les élites de la foule de coureurs coupé, et à 18h30, le départ de cette inoubliable 15eme édition était lancé… Pendant quelques minutes, le spectacle magique de ces 2537 coureurs passant la ligne de départ, prêts à affronter 172 km et 10 000 mètres de dénivelé positif dans des conditions climatiques assez compliquées, m’a laissé rêveuse.
1h plus tard, c’est à l’arrivée des trois premiers de la CCC partie le matin même que j’ai pu assister: l’américain Hayden Hawks, le Polonais Marcin Swierc et le français Ludovic Pommeret, tous les trois très impressionnants, et qui ont passé la ligne d’arrivée de ces 100 kilomètres en moins de 11 heures! Je crois que j’aurais pu rester là encore longtemps à regarder les coureurs passer l’arche un à un, mais le froid s’est rappelé à moi, et la faim aussi: direction le Chalet de Crosscall pour une bière et un apéro-fondue avec une équipe très accueillante, avant d’aller voir le passage des coureurs aux Contamines!
Km30: les Contamines
Le ravitaillement des Contamines, au 31eme kilomètre de la course, est le premier des 6 points de contrôle où l’assistance d’un proche est autorisée pour les coureurs. Ils ont déjà parcouru 30 kilomètres, la nuit est largement tombée, et pourtant, leur course ne fait que commencer.
Nous sommes arrivés vers 22h30, c’est à dire longtemps après le passage de la tête de course. A cette heure là, ce sont plutôt les coureurs du milieu puis de la fin de peloton que nous avons vu passer, mais c’était pour moi tout aussi intéressant que de voir les premiers. Le ravitaillement sur un Ultra n’a rien à avoir avec ce qu’on connaît sur les courses sur route et trails courts: il s’agit d’une véritable étape, un moment où les coureurs prennent souvent le temps de s’arrêter pour manger quelque chose de solide, remplir leurs gourdes ou poches à eau, et si besoin changer certains de leurs vêtements. Pour les chanceux, leur famille est là et les assiste, les rassure, les encourage. Pour les solitaires, c’est quand même un moment de retour à la civilisation, avec une foule nombreuse pour les encourager, et l’occasion de reprendre des forces.
Nous sommes restés là un bon moment à encourager les coureurs juste après leur passage au ravitaillement, à lire leurs prénoms sur les dossards et à tenter de les encourager personnellement en anglais, français ou espagnol, en fonction du petit drapeau à côté de leur prénom. Certains semblaient très concentrés, d’autres avaient un grand sourire en apercevant leurs proches, et quelques-uns semblaient déjà « dans le dur », avec encore 140 kilomètres à parcourir.
Même si c’était seulement le « début » de la course l’émotion était présente, on sentait que chaque coureur était en train d’accomplir quelque chose de particulier, en route vers une course avec lui même, un défi qui l’emmènerait sûrement chercher la force de terminer au plus profond de lui.
Un peu avant l’heure de la barrière horaire, on a fini par rentrer se reposer, départ le lendemain matin à 7h pour l’Italie!
Km90: Le refuge Bonatti
Après un petit dej’ de championne, direction le tunnel du Mont Blanc pour passer en Italie. De là, nous avons tranquillement marché 3,5 kilomètres pour rejoindre le refuge Bonatti, 400 mètres plus haut, à peu près à mi parcours de l’aventure.
Notre guide pour la matinée: Yannick, une toulousaine tombée amoureuse de la région il y a 25 ans, et au passage de l’alpinisme, puis du Trail! Ma plus belle rencontre du weekend, vraiment. Elle nous a humblement parlé de ses expériences, de son podium sur la diagonale des fous, de ses 3 UTMB et de sa 7eme place féminine en 2010. Mais surtout, j’ai pu sentir la passion dans sa voix et dans ses yeux. J’en ai profité pour passer la matinée à l’interroger avec mes questions un peu idiotes de débutante, citadine venue de la course sur route, mais elle m’a répondu avec la plus grande des bienveillances et sans jugement.
La phrase que je retiendrai: « Mon plus beau Trail? C’est celui que je n’ai pas encore fait ».
A l’approche du refuge, nous avons commencé à croiser des coureurs, qui venaient de passer le ravitaillement. Cette fois, c’est plutôt le premier quart de la course que nous avons pu voir, des traileurs d’un très bon niveau. Comme la veille, nous avons encouragé chaque coureur par son prénom, et malgrè plus de 15 heures de courses dans les jambes, la plupart ont répondu par des sourires, quelques mots, ou même des plaisanteries. Juste avant le refuge, nous avons croisé Fernanda Maciel, l’une des favorites parmi les féminines, puis Karl de ma team Squadrunner, toujours aussi impressionnant!
La balade était superbe, et j’aurais aimé pouvoir marcher encore des heures à la rencontre des coureurs en sens inverse du parcours, mais il était déjà temps de retourner à Chamonix pour être à temps à l’arrivée du vainqueur. Petite frayeur à la frontière: un accident sous le tunnel nous a bloqué là pour 45 minutes, mais on a finalement pu arriver à temps à Chamonix et se faufiler jusqu’à notre emplacement « VIP » une dizaine de minutes avant l’arrivée du Premier.
Ligne d’arrivée
Un peu avant 13h20, alors que l’émotion est à son comble, c’est le dernier finisher de la CCC que nous voyons passer la ligne d’arrivée, 17 heures après le vainqueur.
Puis on nous annonce que François d’Haene est dans le dernier kilomètre. A 13h32, c’est sous un tonnerre incroyable d’applaudissements qu’il passe la ligne d’arrivée en à peine 19 heures, 1 minute, et 54 secondes, un record depuis la création de l’épreuve. Il est impressionnant. Il sourit. On lit un peu la fatigue sur son visage, mais surtout le bonheur. Il prend le temps de revenir sur ses pas pour taper dans les mains de la foule, mais pas comme une star du foot, juste comme un homme heureux de ce qu’il vient d’accomplir, et qui veut partager cet instant.
15 minutes plus tard, c’est Kilian Jornet qui passe la ligne d’arrivée, suivi un peu plus tard de Tim Tollefson, tous les trois en moins de 20 heures, des performances juste incroyables. Kilian a l’air frais, il plaisante, et lance même un petit défi à François: 3 victoires chacun, rendez-vous l’an prochain pour savoir qui aura la 4ème? Bref, du grand Kilian, ou comment faire rire une foule après avoir couru 170 kilomètres.
Bravo pour ton blog et ton fil Insta 🙂
Petite coquille dans ce bel article : tu n’as pas pu voir Xavier Thevenard à l’arrivée de la CCC car il faisait l’UTMB.
Tu as du inverser avec Ludovic Pommeret 😉
Merci pour tes articles et ton bel esprit !!
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Effectivement, article écrit hier soir, j’étais un peu fatiguée ! J’ai corrigé entre temps mais merci 🙂
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Génial ton article ! On s’y croirait presque 😀
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Bonjour
La musique de vangelis c est 1492 conquest of paradise.
Merci pour l article
Loïc
Dossard 1942
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Joli article, on sent toutes les émotions!
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