Compte rendu Trail : La 6DLacs

Ce weekend je participais pour la première fois à la 6DLacs , la petite soeur de la mythique 6000D à La Plagne, en Savoie.

Je pense que je pourrais écrire une saga de 12 articles sur comment on a tous atterri là ce weekend de Juillet qui ne demandait qu’à être banal, notre veille de course entre piscine, pasta party et tirage au sort contestable, notre épopée de la Croziflette samedi soir, et notre randonnée de récupération totalement improbable dimanche, mais on va plutôt se contenter du principal: la course.

Parcours et Profil

La 6000D fait partie des « grands classiques » parmi les Trails français, puisqu’elle existe depuis 1990, soit 27 ans déjà (mince, ça veut dire que j’existe aussi depuis 27 ans déjà!).

Au fil des ans la course a pas mal évolué mais l’idée reste la même: les coureurs partent des pommiers de la vallée et grimpent jusqu’au glacier de Bellecôte à plus de 3200 mètres d’altitude avant de tout redescendre, une « promenade » dont le parcours actuel fait 65km et 3500d+.

J’avoue avoir été tentée de m’y inscrire, mais sans préparation et encore novice en Trail, j’ai finalement préféré être raisonnable et choisir sa petite soeur, la 6DLacs (27km et  D+1600m), qui part de la station de La Plagne Bellecôte. Le parcours grimpe jusqu’à la Roche de Mio mais arrête son ascension avant la montée au glacier, redescend sournoisement avec un passage par un certain « dérochoir » avant de grimper le col de l’Arpette, puis de redescendre à la station.

Bref, concrètement ça donne ça: profil 6d lacs

La Course

Samedi, 8h25, je suis sur la ligne de départ avec la Team Cailloux alias Foutrak , Layla , Alin(ounou) et Pierre qui a été rebaptisé Delphine pour le weekend. On a essayé de s’avancer un peu mais on est à peu près au milieu du SAS. Après des derniers encouragements il est déjà 8h30, bim le départ est donné et plus de 900 coureurs s’élancent sur la course qui commence en montée.

Le début est compliqué, je me faufile sur le côté pour pouvoir avancer au rythme que je veux, mais ça m’oblige à passer à côté du chemin et je regrette déjà de ne pas avoir essayé de m’avancer plus vers la ligne au départ mais tant pis.

KM1 à 3: Le parcours grimpe sur un chemin assez large, il y a beaucoup de monde et c’est compliqué mais possible de doubler. Je me faufile un peu, mais très vite j’en ai marre, et les gens devant moi alternent marche et course alors je fais pareil mais je m’en veux. J’ai l’impression que la montée n’est pas si compliquée que ça et que je devrais être en train de courir seulement, mais mes sensations ne sont pas très bonnes et mon moral non plus, alors que je partais pourtant sereine et pas stressée.

Km4 à 6: On arrive sur une portion beaucoup plus large où tout le monde à la place d’avancer, avec des faux plats en descente et j’en profite pour me remotiver et relancer. Le paysage est beau, je suis là pour me faire plaisir alors pas question de subir pendant 27km. Ça va déjà beaucoup mieux dans la tête mais aussi dans les jambes, et je commence à profiter de la course, les 3 prochaines heures seront finalement une partie de plaisir (pas une partie de plaisir facile, mais je suis sûrement un peu masochiste, comme beaucoup des gens qui me liront, au final 😉 ).

Km6 à 10: Le parcours continue sur un chemin étroit, on se retrouve à la queue-leu-leu avec peu de possibilités de doubler mais la vue est belle alors j’en profite, je sors même mon téléphone pour prendre quelques photos tout en continuant d’avancer sur le rythme de la personne devant moi. Le chemin s’élargit de nouveau, j’alterne marche et course quand le dénivelé le permet, je me sens bien, je sais qu’une longue descente nous attend ensuite et c’est mon point fort. Au dixième kilomètre le public est là en nombre pour  encourager les coureurs au sommet de la Roche de Mio, et ça me donne un coup de boost supplémentaire.

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Km10 à 12: De la Roche de Mio au Col de la Chiaupe le chemin est large, pas technique du tout et il descend d’environ 100m par kilomètre, bref, l’endroit idéal pour lâcher les chevaux. Je descend à plus de 14km/h, et je réfléchis à ce que je dois faire au ravito du kilomètre 12, le seul ravitaillement solide du parcours. Au final je m’y arrête brièvement juste pour remplir une flasque d’eau, mais j’ai déjà mangé une pompote un peu plus tôt et j’ai ce qu’il faut avec moi en cas de besoin. Les bananes sont coupées en tous petits morceaux et ne me tentent pas, et je ne vois pas le fromage alors je me contente de quelques tucs (la base!) avant de repartir.

Km13 à 18: On continue de descendre, mais le terrain est maintenant plus technique. C’est parti pour deux kilomètres à essayer de jouer les cabris entre les cailloux, on perd près de 500m d’altitude. J’aime beaucoup cette partie du parcours mais je me rends compte que j’ai encore du boulot question technique de descente, j’y vais assez prudemment car avec mon équilibre très douteux j’ai peur de tomber. La suite de la descente est beaucoup plus simple, j’en profite pour accélérer, et faire un point sur le chrono, même si ce n’est pas ce qui compte aujourd’hui. Je me rends compte que je suis bien en avance sur ce que j’imaginais, et si je gère correctement la suite et que le parcours fait bien 27km, je peux peut-être terminer en 3h35 environ, alors que je pensais mettre 4h!

Km19 à 21: Le parcours commence à remonter, d’abord assez gentiment et j’essaie de ne pas marcher, mais on attaque ensuite une longue côte où j’alterne marche et course. Je ne m’arrête pas au ravitaillement liquide, j’ai encore pas mal d’eau et à 6 kilomètres de l’arrivée je me dis que c’est de toute façon bientôt fini (l’innocence de la mangeuse de bitume, il reste en réalité plus d’une heure d’effort, mais je vais finir par comprendre hein!).

Km22 à 24: La deuxième grosse montée de la course est là, on grimpe de Plan Bois à l’Arpette, soit près de 500 mètres d’ascension sur 3km, sur un petit chemin qui ne laisse de place que pour un coureur. Je garde le sourire, la montée n’est pas facile mais elle est très agréable, on serpente dans un joli sous bois et je sais qu’une fois en haut l’arrivée sera proche.  Je double quelques personnes pour pouvoir avancer à mon rythme, et après le sous bois le parcours passe par une sorte de pierrier. Il se met à pleuvoir et j’ai l’impression que tous les coureurs autour de moi sont en difficulté. Je commence aussi à fatiguer mais je suis hyper positive, on y est presque!

Km25 à 28,5: Arrivée en haut je déchante un peu, je me rends compte qu’il reste encore une portion de plat et une dernière montée au loin avant de redescendre, le parcours ne va pas faire 27km c’est certain, mais peu importe. Notre route rejoint celle de la 6000D, pile au moment où la troisième féminine passe. Je l’encourage et j’essaie de booster les coureurs qui redescendent du glacier, ils sont partis à 6h du matin, ont déjà couru plus de 40km et il leur en reste 25, je me sens toute petite à côté mais ça me donne de l’énergie, et surtout l’envie de me lancer dans des distances plus longues dès que possible. Après la dernière montée on redescend enfin vers l’arrivée, d’abord avec un kilomètre qui descend très fort et fait mal aux cuisses fatiguées, puis avec deux derniers kilomètres ultra roulants que je descend à 13km/h, le sourire aux lèvres même si après 3h30 de course je subis un peu.

Je passe la ligne d’arrivée de ces 28,5km / 1550d+ en 3h41 ,

197eme au scratch et 21eme féminine (sur près de 900 finishers dont 262 femmes).

J’attend le reste de mon équipe de choc, ils terminent tous avec le sourire et pour certains beaucoup d’émotions, la #TeamCailloux a réussi au complet et sans y laisser une jambe, mission accomplie!

Bref, j’ai beaucoup aimé la 6DLacs, adoré cette petite escapade en Savoie, et sans surprise, j’ai envie de revenir pour rencontrer sa grande sœur …

4 réflexions sur “Compte rendu Trail : La 6DLacs

  1. Le Guilcher dit :

    Salut, voilà encore un CR qui laisse rêveur et qui te dit: aller toi aussi sort les tes chaussures de trail et fonce…. tu donnes envie de te connaître, que tu nous racontes tes expériences de vive voix. Bravo😉
    Céline.

    Aimé par 1 personne

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